FAQ

Comment l’IA affecte-t-elle le marché militaire ?

L'intelligence artificielle (IA) devient un élément essentiel de la guerre moderne et bon nombre des pays les plus puissants du monde augmentent leurs investissements dans ce domaine. Les experts estiment que les dépenses consacrées à l’intelligence artificielle sur le marché militaire devraient passer de 6,26 milliards de dollars en 2017 à 18,82 milliards de dollars d’ici 2025.

Les systèmes d’IA très avancés peuvent être utilisés pour de nombreuses applications militaires, telles que la gestion d’énormes quantités de données de terrain, l’amélioration des capacités de nombreux systèmes de combat intelligents et, dans certains cas, même le remplacement de vrais humains. Récemment, le Dr Alexander Kott, chef de la division scientifique des réseaux du laboratoire de recherche de l'armée américaine, a publié un livre blanc décrivant certaines des utilisations potentielles de l'IA à des fins militaires dans un avenir proche. Dans ce document, il décrit l’avenir de la guerre comme peuplé de robots physiques sans pilote, de systèmes aériens et même de gros véhicules qui accomplissent diverses tâches, du combat à la reconnaissance, en passant par le transport de troupes et de fournitures. Il a également souligné que de nombreux autres robots « désincarnés » résideront dans divers ordinateurs et réseaux. Ces cyberrobots agiront dans le cyberespace et seront capables d’élaborer des stratégies grâce à leur intelligence contradictoire.

La plupart des grands pays investissent actuellement dans l’IA sur le marché militaire, et on estime que les États-Unis représenteront la plus grande part des investissements projetés, suivis de près par la Chine. L'US Air Force travaille sur un ordinateur neuromorphique mis au point par IBM et la DARPA, capable de traiter d'énormes quantités de données avec une fraction de l'énergie nécessaire aux puces informatiques normales. Actuellement, plusieurs « IA flexibles » sont en cours de développement pour combiner l’intelligence humaine et machine. Sur les chasseurs à réaction F-35, l'IA évalue les données provenant de plusieurs capteurs et les combine avant de les partager avec les pilotes, leur fournissant ainsi des informations sensibles et pertinentes et élargissant leur conscience du champ de bataille. Le Pentagone prévoit d’équiper également les soldats au sol de technologies similaires, éventuellement sous la forme de visières ou de lunettes de combat.

La Chine a investi 1 milliard de dollars dans la construction d’un laboratoire national des sciences de l’information quantique, un nouveau domaine technologique qui pourrait considérablement faire progresser l’IA. Cette science améliore la puissance de calcul et les communications en tirant parti de la capacité des particules subatomiques à exister simultanément dans plusieurs états et à se refléter les unes les autres sur de vastes distances. Les satellites de communications quantiques transmettent instantanément des informations cryptées incassables et peuvent « surcharger » de nombreux réseaux neuronaux. De plus, le gouvernement chinois a récemment révélé l’existence d’un nouvel avion de combat doté de capacités de détection furtive alimentées par l’IA.

En termes de financement, la Russie est légèrement à la traîne, avec seulement 12,5 millions de dollars d’investissement annuel dans l’IA militaire. Pour l’essentiel, les efforts russes en matière d’IA semblent se concentrer sur l’utilisation de l’apprentissage automatique dans la guerre électronique (GE). D’innombrables unités russes de guerre électronique ont été déployées en Syrie, dans l’est de l’Ukraine et en Crimée pour collecter des données sur les signaux électroniques dans ces régions. Ces données sont actuellement transmises à un logiciel d’apprentissage automatique pour identifier les signatures spécifiques des équipements occidentaux, notamment les missiles, les capteurs et les navires, et améliorer le système de défense russe de guerre électronique.