Pour certains experts, la blockchain pourrait être le moteur même de la transition du Web 2.0 au Web 3.0. Une déclaration audacieuse, certes, mais on ne peut nier qu’elle contient une part de vérité.
L'une des principales limites du Web 2.0 actuel est qu'aujourd'hui, la plupart des données sont centralisées par de grandes entités telles que Facebook, Google, Apple, etc., qui contrôlent toutes les données générées par les utilisateurs. Le modèle économique traditionnel permet à ces sociétés géantes de stocker et de conserver ces données à leurs propres fins. Si un utilisateur quitte un réseau social ou arrête d'utiliser un certain moteur de recherche, par exemple, il ne peut pas récupérer ses données. La blockchain révolutionne ce système en décentralisant les données, et en redonnant leur propriété à celui qui les a générées. Les données peuvent toujours être échangées, mais puisque tout le monde les contrôlera véritablement en tant que propriété, les gens auront la liberté de choisir s’ils souhaitent les échanger (et en être récompensés) ou non.
La propriété des données n’est que la première étape. Le réseau décentralisé du Web 3.0 sera entièrement centré sur l’utilisateur et donc hautement personnalisé. Aucun intermédiaire n'est nécessaire pour, par exemple, envoyer un e-mail, car un tiers n'est plus obligé de vous fournir toute l'infrastructure nécessaire. En conséquence, les données seront également beaucoup plus sécurisées. Le grand livre décentralisé est immuable et à toute épreuve, et rend les données « portables » grâce à des contrats intelligents. Les fuites, les violations et les piratages de données sont monnaie courante dans le Web 2.0, mais les contrats intelligents vont également changer cela, en mettant fin à la plupart des formes d'échange de données licites ou illégales et en améliorant la confiance de toutes les parties.
En d’autres termes, le Web 3.0 pourrait, une fois de plus, redevenir cet Internet anonyme et gratuit que nous connaissions à ses débuts. Même s’il semble que nous faisons un pas en arrière, la décentralisation est nécessaire pour sortir du piège où tout ce que nous faisons en ligne peut être suivi. La transparence de la blockchain n'interférera pas avec la préservation de la vie privée des utilisateurs. Ses technologies de cryptage sont pratiquement inviolables et, même si tout le monde connaît toutes les transactions effectuées sur la blockchain, il n'existe aucun moyen de les retracer jusqu'à une personne réelle ou une adresse physique. Les personnes sans compte bancaire pourront recevoir et transférer des fonds, préservant ainsi encore davantage leur anonymat.